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Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale habite en ville. De ce fait, les gens ont de moins en moins de contact avec la nature et le jardin plus particulièrement. En ville, les balcons et les terrasses sont remplis de fleurs et de mini carré-potagers mais cela reste bien sûr limité. La solution serait alors d’avoir un jardin dans lequel il est possible de faire pousser fruits et légumes. Comment avoir un jardin en ville ? Les jardins partagés et les jardins collectifs peuvent alors être une solution…
A l'origine : Les jardins ouvriers
L'idée de partager son jardin en ville pour pouvoir cultiver des fruits et légumes n’est pas nouvelle. En effet, avec l’arrivée de nombreux travailleurs dans les grandes villes il y a quelques décennies, le concept de « jardins ouvriers » a vu le jour. A l’origine, les ouvriers ont investi les villes pour y travailler, mais tout en ayant la volonté de garder un jardin pour pouvoir manger leurs propres fruits et légumes. Ainsi, des jardins collectifs ont vu le jour dans des immenses espaces en périphérie du centre-ville où la culture de son propre potager au milieu des autres espaces de cultures a été rendue possible. En plus de pouvoir apporter la possibilité d’avoir ses propres récoltes, l’avènement de ce genre de jardins a permis à chaque propriétaire de s’évader et de retrouver le bonheur de passer du temps à jardiner.
Plus récemment, avec une urbanisation de plus en plus importante, les jardins situés en périphérie ne pouvant plus accueillir l’ensemble des habitants des villes, d’autres idées ont vu le jour pour pouvoir permettre à un maximum de personnes de profiter d’un jardin et de ses bienfaits. Le concept de « Pocket Gardens » a été rapporté des Etats-Unis : Né d’une volonté de remise en question du développement de l’urbanisation et des pratiques urbaines actuelles, les « Pocket Gardens » ou « Jardins partagés » en français ont fait naître une nouvelle génération de jardins en France. Les jardins partagés sont des initiatives prises par les habitants d’un quartier : Ils décident de s’approprier un coin de terre qui n’est pas exploité pour pouvoir cultiver tomates, salades, fraises, ou autres pommes de terre. En plus de s’imposer au cœur de la ville, ces jardins partagés sont différents des jardins collectifs de la périphérie pour d'autres raisons ...
En effet, à la différence des parcelles individuelles qui composent les jardins collectifs des périphéries des villes, le jardin partagé est une parcelle qui va profiter à un ensemble d’habitants d’un même quartier, d’une même rue ou même d’un même immeuble. Le jardin partagé, s’impose finalement là ou l’espace le permet. Pour une meilleure organisation et une répartition équitable des produits cultivés dans ces jardins, les jardins partagés sont le plus souvent gérés par des associations composées de personnes du quartier. Ainsi, les personnes qui vont venir participer à la création du jardin puis à son entretien, pourront bénéficier des produits finalement récoltés. Le temps passé au jardin est moins long que pour un jardin personnel, car plusieurs personnes sont concernées par un même jardin. Il suffit de se mettre d’accord sur les produits à cultiver et le jardinage peut commencer … Les produits choisis sont souvent des légumes simples à cultiver pour assurer une bonne production. Encore plus que la volonté de se réapproprier la ville, ces jardins ont un véritable rôle social : Ils sont alors un lieu d'échanges entre personnes et entre générations parfois.
Lieu d'échange des connaissances
Nous allons nous intéresser plus particulièrement aux jardins partagés, qui sont la nouvelle tendance des grandes villes aujourd’hui. Ce phénomène s’étend au monde entier avec des pays plus en avance que d’autres comme la Suisse qui a été le pionnier en Europe ou encore le Mali et le Québec qui sont des pays dans lesquels le concept de jardin communautaire et jardin partagé s’est véritablement ancré. Comme nous l’avons vu, ces jardins permettent d’avoir un apport important de fruits et légumes que l’on aura soi-même cultivés. Bien gérés, ces jardins peuvent même permettre l’autosuffisance en fruits et légumes dans certains cas. En plus d’apporter cette récolte en fruits et légumes, les jardins partagés ont un intérêt pédagogique fort. C’est le meilleur moyen de faire découvrir l’agriculture et la culture de fruits et légumes aux enfants des milieux urbains. Souvent éloignés des grandes étendues de verdure, les enfants des villes vont avoir une première approche de la nature grâce à l’instauration de ces jardins partagés en ville. Il est même possible d’aller encore plus loin, et certaines écoles le font aujourd’hui, en mettant en place directement dans la cour de l’école un potager bio.
Pédagogiques : Ces jardins partagés le sont ! Ils permettent aussi de favoriser les échanges entre voisins et sont donc facteurs de nouveaux échanges sociaux. Entre ses obligations professionnels et sa famille, chacun a aujourd’hui trop rarement l’occasion de parler avec la personne qui vit à côté de chez soi : son voisin. Ces jardins partagés sont l’occasion de renouer un lien social entre des personnes qui habitent ensemble dans un même immeuble. Aussi, les générations se mélangent dans les immeubles : Des personnes âgées, qui peuvent se retrouver seules et sans visiteur, vont profiter de cette occasion pour se réinsérer socialement et pour participer à des rencontres intergénérationnelles. C’est ainsi que les enfants d’un immeuble vont acquérir de nouvelles connaissances en termes de jardinage grâce au savoir de personnes plus âgées. C’est d’ailleurs dans le jardin commun de mon immeuble que j’apprends quelques astuces pour entretenir le jardin lors d’échanges avec le voisinage. Saviez-vous par exemple que pour éloigner les pucerons de ses plantes, le fait d’arroser d’un mélange d’eau et d’huile d’olive peut s’avérer efficace ? J’ai fait le test pour vous et le résultat est concluant ; En plus d’éloigner les pucerons, cela permet de nourrir les plantes, fruits et légumes ...
Enfin, le respect de l'environnement étant de plus en plus présent dans l'éducation des nouvelles générations, les jardins partagés peuvent également être un lieu de sensibilisation à ces sujets liés à l'environnement et au respect de la nature. Ces jardins utilisent des produits biologiques, mettent en avant le compost. Aussi, pour faire reposer les terres, les lieux de culture changent chaque année si l'espace le permet.
Des produits de qualité
C'est toujours bien de pouvoir partager les moments au jardin avec des personnes qui aiment cet espace et qui veulent le conserver. Et c’est encore mieux de pouvoir récolter des produits de qualité et que l’on a fait pousser soi-même. Quand vient le moment de la récolte, les fruits et légumes sont alors répartis entre les habitants membres de l’association ou ceux ayant participé à l’élaboration, la culture et l’entretien du jardin partagé. Ces espaces gérés par des collectifs ou associations respectent les sols et ainsi vous promettent une bonne récolte avec des produits sains.
Le jardin partagé de mon quartier nous propose de cultiver des légumes simples, c’est ainsi que j’ai pu récolter cette année : des poireaux, des carottes, des courgettes et même quelques tomates. Avec tous ces légumes, nous allons pouvoir préparer une recette simple mais parfaite pour l’arrivée de l’hiver : une soupe de légumes et pates.
- Prenez parmi vos poireaux, carottes, courgettes, tomates, les légumes que vous désirez.
- Lavez les légumes et coupez-les en petits morceaux.
- Mettez à bouillir 1,5 L d'eau dans une cocotte, à ébullition, plongez les légumes coupés et laissez cuire 1h à feu doux.
- Dans le même temps, faites cuire des grosses pates dans une casserole.
- Mixez les légumes et saupoudrez de fines herbes.
- C'est le moment de mélanger la soupe de légumes et les pates pour obtenir une bonne soupe de pates.
- La touche finale : saupoudrer le tout de fromage râpé ...
Cette soupe fera parfaitement l'affaire avec l'arrivée du froid. Quant au jardin partagé, il peut être mis au repos durant quelques semaines, alors prenez le temps de réfléchir aux fruits et légumes que vous souhaiterez planter lorsque le printemps arrivera ...